Le bananier, la fleur, le fruit 3/3

Par titaua, . Lien permanent Les fruits de Polynésie


Le bourgeon vu du dessous, et les petites bananes déjà formées.

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Le bourgeon : il contient des fleurs femelles et des fleurs mâles toutes implantées sur le rachis (n°6 sur dessin du précédent reportage) qui s'allonge progressivement. Les fleurs sont cachées par les bractées couleur violet-rose, imbriquées les unes dans les autres.

Le bourgeon continue sa progression vers le bas, au fur et à mesure, les futures bananes commencent à se redresser.

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Les bananes se redressent puis se recourbent vers le haut, parfois, elles perdent quelques pièces florales situées au-dessus de chaque ovaire transformé en fruit.

Le bourgeon, après avoir produit une série de mains "femelles", poursuit sa progression vers le bas, il est de moins en moins volumineux, ses bractées continuent à se relever une à une, ne produisant plus alors que des "mains" de fleurs mâles, dont les "doigts" ne se développent pas en fruits, la bractée et les "doigts" de la "main" fanent et tombent.

La fleur mâle, identique à la fleur femelle, est composée à la base d'un ovaire atrophié, non fonctionnel, il ne se développe pas en fruit (ce qui la différencie de la fleur femelle).
Je n'ai pas une photo gros plan de fleurs mâles. Ci-dessous, juste pour rappeler la "main de fleurs" en sachant qu'elles sont pareilles ("femelles" ou "mâles").

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Observez bien cette série de cinq photos, la première est l'original. Les quatre autres clichés : j'ai "grossi" certaines parties de la progression du bourgeon (à ce moment là, je ne savais pas qu'il y avait des fleurs "femelles" et des fleurs "mâles").

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Quand je voyais les fleurs tombées et que les ovaires (futures bananes) ne grandissaient plus et finissaient par tomber, je coupais le bourgeon Ainsi débarrassé, du "bourgeon" mâle et de la partie du rachis dénudé, le régime de bananes progressait plus vite dans sa maturation .

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Ci-dessus : au premier plan, on peut voir le rachis qui se dénude, le bourgeon a été coupé. Au fond, le bourgeon "mâle" continue sa progression, mais ne donnera plus de bananes

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Ci-dessus : le rachis qui se dénude, les fleurs "mâles" fanent et les ovaires ne se développent pas et tombent.

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On remarque bien, que les bractées du bourgeon terminal sont tombées, en laissant sur le rachis que les fleurs fanées au bout des ovaires déformés qui ne grandissent plus.

La récolte doit se faire avant maturité. Il faut choisir le bon moment pour couper le régime, afin que les transformations de l'amidon en sucre dans les bananes évoluent sans éclatement du fruit.

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Ci-dessus : régime bon à couper

Il sera coupé encore vert, suspendu et recouvert pour éviter que les oiseaux ne viennent pas picorer les bananes !! D'ailleurs, on avait tellement de régimes, qu'on laissait le plus petit mûrir sur le bananier, les oiseaux n'avaient plus qu'à se servir.

Attention !! quand on coupe le régime, le bourgeon terminal, les "mains" du rachis. La sève incolore qui s'écoule, aussi limpide que l'eau, tache le linge en gris foncé, sur du carrelage ou pierre, devient rouge-rouille. Cette coloration est indélébile sur le linge , ni les acides, les alcalis et la lumière solaire, ne peuvent les faire disparaître. Pour le carrelage, avec quelques produits et jet à haute pression on arrive à faire disparaître les taches.
La sève incolore (au tout début de la coupe) se trouble ensuite quand elle est exposée à l'air et s'ensuit un dépôt rose-blanchâtre sale. Lorsque l'on coupait le régime et parfois les "mains", on prenait tout de suite le jet d'eau pour laver les bananes toutes collantes de sève.

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Cette photo du bananier a été prise à Moorea, le bourgeon mâle continue sa descente et cela depuis un certain temps, le rachis est dénudé sur une bonne longueur !!, les bractées et les fleurs tombent successivement ...

Parmi les variétés de bananes cultivées à Tahiti reportage n°1 (clic), la plus typique est incontestablement le fẽ'i, banane sauvage orange vif, dont le régime pousse droit, tourné vers le ciel.
Introduite par les premiers Polynésiens durant leurs migrations, la banane fẽ'i est très consommée en Polynésie. Elle affectionne les pentes montagneuses, entre 400 et 1200 mètres d'altitude et disparaissent au-dessus de 1200 mètres.
Les photos ont été prises lors d'une balade dans la vallée de la Papenoo (centre de l'île de Tahiti).

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Le bananier fẽ'i se distingue de tous les autres par son tronc énorme, par son inflorescence dressée et non pendante, et par ses fruits à pulpe rouge-orangé.

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Voici d'autres photos qui m'ont été envoyées par Thérèse. Dans son commentaire concernant le reportage 2/3, m'a gentiment proposé quelques photos. Merci Thérèse.

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Le fẽ'i se déguste cuit, il est incontournable dans la préparation du Ma'a tahiti (repas traditionnel tahitien), notamment au sortir du four tahitien (appelé ahima'a en tahitien), mais aussi dans un four traditionnel ou bien dans le four micro-onde.

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La feuille de bananier, elle sert également pour envelopper et protéger les aliments pendant la cuisson au four tahitien.

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Le reportage bananier est terminé, j'ai appris beaucoup en le réalisant, j'espère que mes explications sont assez nettes ...

Les détails plus visibles sur la fleur du bananier, en regardant dans un plus grand format la galerie photos (lien sur la droite) : le bananier, la fleur, le fruit

À bientôt.

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