Ferme perlière au bord du motu, lagon d'Apataki.⬇
L'huître perlière est cultivée, dans les lagons de Polynésie, pendant 3 années pour atteindre l'âge adulte et subir une greffe perlière, deux années supplémentaires seront alors nécessaires à la gestation de la perle.
La Perle noire de Tahiti est une perle de culture, elle est le fruit de l'huître Pinctada margaritifera, variété cumingui à lèvres noires, espèce spécifique, délicate et fragile, cultivée exclusivement dans quelques lagons de Polynésie française.
Voici quelques renseignements, sur les nacres et les perles, pris sur place lors d'une visite à la ferme perlière, mais également sur des livres et internet (un petit mélange de tout, que j'ai simplifié).
L'huître Pinctada margaritifera⬆
Comme il y a greffe, il faut deux huîtres pour faire une perle : une donneuse et une receveuse. L'huître receveuse peut être greffée à partir de ses deux ans environ.
Un nom dont on parle pour la greffe est celui de "manteau" : partie de l'organisme de l'huître recouvrant les organes internes et qui se trouve au contact des faces internes de la coquille. Les cellules épithéliales du manteau sécrètent la nacre ainsi que les perles lorsqu'elles forment un sac perlier autour d'un organisme étranger.
Également, les noms "nucléus ou noyau" : sont des petites billes de nacre prélevées sur la coquille d'autres bivalves d'eau douce. Ce sont les points de départ des perles.
En effet, une fois le nucléus introduit dans le sac perlier de l'huître receveuse, il est interprété comme une impureté et l'huître a un magnifique réflexe de protection en sécrétant autour de l'intrus une fine couche d'aragonite (carbonate de calcium), matière qui est la même que sa coquille. Cette sécrétion se fait par rotation permanente du corps qui va être isolé par la sécrétion, d'où une forme généralement arrondie et doit obligatoirement être supérieure à 0,8 mm. Cette épaisseur de nacre est directement conditionnée par le temps d'immersion de l'huître dans les eaux du lagon, un temps qui ne peut être inférieur à 18 mois. C'est comme cela que se forment les perles.
Passons, maintenant aux photos prises à la petite ferme perlière, située au bord du motu dans le lagon d'Apataki.
N'oublions pas qu'il faut deux huîtres pour obtenir une perle, on prélève un bout du manteau (coupé en plusieurs petits morceaux) de l'huître "donneuse".
Comme vous le voyez sur la photo ci-dessous, rien n'est perdu, certaines parties de l'huître est mises de côté pour être consommées.
⬇ Les huîtres sont légèrement entrouvertes et ainsi prêtes à la pose du greffon et du nucléus par le greffeur.
Le greffeur incise légèrement l'huître receveuse afin d'introduire un nucléus dans son sac perlier, région anatomique où l'huître sécrète sa nacre. Il faut aussi un petit morceau du manteau de l'huître donneuse, riche en cellules épithéliales qui prolifèrent dans l'organisme receveur. Le greffeur introduit donc un greffon d'un millimètre de côté, obtenu à partir du manteau de l'huître donneuse, juste à côté du nucléus.
Les huîtres fraîchement greffées sont remises à l'eau.
Les poissons-papillons (Chaetodon cocher) sont à l'affût ! je vois même un Tétrodon jaune
Ensuite, les chapelets d'huîtres seront emmenés plus loin dans le lagon et là, s'écoule une période dont la durée dépend de la taille de perle souhaitée. La production de nacre est lente et il faut compter environ 18 mois pour obtenir une couche de 0,8 millimètre.
La récolte d'une perle demande une attention de chaque instant, parmi les huîtres perlières greffées, toutes ne produiront pas de perles, soit elles perdent le nucléus et donneront un keshi, soit elles meurent.
La récolte de la perle
La perle est délicatement extraite de l'huître afin de ne pas la tuer.
Si la perle récoltée est d'une qualité exceptionnelle, c'est que l'huître est prometteuse. On peut alors la greffer une fois de plus, c'est la surgreffe. En effet, elles peuvent être greffées deux à trois fois selon leurs qualités. Cette fois, le nucléus choisi sera plus gros que le premier. En réalité, il est de la même taille que la perle obtenue. C'est le même processus qui est alors répété et la seconde perle sera récoltée dans les 18 prochains mois.
Chaque perle est unique c'est un vrai joyau sorti de l'huître !
L'huître qui produit la perle de culture de Tahiti peut également produire des keshis ou des mabés.
Lorsque l'huître rejette le nucléus, peut alors se former un keshi (perle sans nucléus), de faible diamètre et de forme baroque, présentant une grande variété de formes, tailles et couleurs.
⬆ Les keshis, petites perles, très appréciées, peuvent atteindre la valeur des autres perles. Les keshis sont toujours très recherchés, grâce à leur brillant souvent argenté, à leur fantaisie, leur fraîcheur et leur légèreté.
⬆ Le mabé est une demi-perle brute, née d'une sécrétion nacrière formée au-dessus d'un demi noyau synthétique placé sous le manteau de l'huître.
On peut aussi exceptionnellement trouver des mabés formés naturellement par l'huître.
Keshis + Poisson taillé dans une nacre renfermant un mabé.
Parlons un peu de la Perle.
Perle noire : perle de culture issue d'une huître lèvres noires (Pinctada Margaritifera), qui se caractérise par sa couleur sombre. Ses teintes sont variées : noir profond, noir paon, vert, bleu, gris, pourpre, brun.
C'est cette origine précise qui protège la perle de culture de Tahiti, dont l'appellation est sévèrement règlementée par les instances polynésiennes et internationales.
On classe les perles selon 5 critères : le diamètre, la forme, le lustre, les particularités de surface et l'orient.
Le diamètre des perles varie de 8 à 16 mm.
Les principales formes rencontrées sont : les rondes, les boutons, les poires, les cerclées et les baroques.
Le lustre ou l'éclat, résulte de la réflexion plus ou moins parfaite de la lumière à la surface de la perle. Le lustre des perles consiste en leur brillant, c'est une propriété de surface.
Les particularités de surface, correspondent à des altérations visibles à l'œil nu, de la couche perlière.
L'orient, propriété de certaines perles, résultant de la décomposition de la lumière dans les couches internes de la matière perlière, qui leur confère un rayonnement particulier et en efface les contours. Ne pas confondre avec le lustre, qui est une qualité de leur surface.
La qualité de la surface d'une perle de Tahiti s'évalue, à l'œil nu, selon la combinaison de deux caractères physiques : l'état de la surface et l'intensité du lustre. Plus la surface est lisse, pure et sans imperfection, plus la réflexion de la lumière sur la surface est claire et parfaite, plus la perle sera de qualité.
Cette qualité répond à la classification suivante :
Qualité A : une ou quelques imperfections groupées sur moins de 5% de la surface. Très beau lustre.
Qualité B : quelques imperfections visibles sur moins de 30% de la surface; Lustre beau ou moyen.
Qualité C : imperfections visibles sur moins de 60% de la surface totle. Lustre moyen.
Qualité D : imperfections légères sur plus de 60% de la surface ou imperfections légères et profondes sur moins de 60% de la surface. Lustre faible.
"Rebus" : les perles considérées comme "rebus" sont celles ne correspondant pas, au minimum, à la qualité D.
⬇Perle cerclée de qualité D
Voilà, l'histoire de la Perle de Tahiti se termine, j'espère ne pas avoir été trop longue dans les explications ! pour clore cet article, une dernière photo réunissant quelques perles, keshis et mabé.
À bientôt
1 De Marithé -
Un très beau reportage sur l'huitre perlière avec photos à l'appui.Il faudra que je lise plusieurs fois tes explications pour bien m'en imprégner.Vraiment bien
Bises
2 De kaskavelle -
Je viens d'apprendre plein de choses avec ton beau reportage ! Ces perles sont magnifiques ! J'aime particulièrement celle légèrement bleue...
Pour mon article je ne sais pas ce qui se passe, je l'ai à nouveau posté ce matin mais il a encore disparu... Sans doute des problèmes sur canalblog???.....
Gros bisous
3 De jo tourtit -
Holalalalalalalalalal +++++++++++++++ Alors là, franchement, cet article m'a beaucoup interpellé et passionné, MERCI MERCI !
Dommage que les photos ne soient pas interactives+++
Gros bisous et bonne journée
PS : j'y reviendrai pour relire et revoir ce soir ...
4 De claude -
Mon Dieu que ces perles sont belles ! je suis sûre que je reviendrai lire ton reportage tant il est bien détaillé ; les photos sont belles ; tu as eu beaucoup de chance de voir tout ce travail , merci de nous le montrer , c'est vraiment tres instructif ;
gros bisous , bonne soirée !
5 De Nadia -
Coucou Maman!
Un reportage très intéressant. Et des perles magnifiques!
Je porte souvent la perle que vous m'avez offerte toi et papa. J'aime beaucoup.
A+
6 De Francoise du Var -
Quel reportage, j'en avais déjà vu un à la télé, ces perles sont de toute beauté.... j'aimerai en avoir une... j'espère que tu en as.... bisous pour canalblog, en ce moment il débloque......
Bisous
françoise
7 De Therese Rigolot -
Oui, excellent reportage! Rarement on peut lire des reportages aussi complets. Là, on comprend tout.
Il n'empêche que je n'ai jamais réussi à aimer la perle noire...les goûts et les couleurs, c'est très subjectif! Pourtant à Papeete j'ai bien fait le tour de tous les bijoutiers et visité le nouveau Musée de Robert Wan...
Merci Marie-France.
Repars-tu bientôt à Tahiti?
8 De gigi66 -
merci de tes précisions
je découvre ton site et la culture des perles
Merci de ton passage et de tes commentaires !
9 De Francoise du Var -
Encore une fois, c'est trop beau
Bisous de vendredi
Françoise
10 De tede -
Bonjour Marie-France, Superbe ce reportage sur la "fabrication" des perles, un travail de patience et de précision. Ces perles sont vraiment magnifiques. Belle journée, bises.
11 De Francoise du Var -
Allez un coup d'oeil à toutes ces merveilles, que c'est beau
Bisous et bon dimanche
françoise
12 De jo tourtit -
Merci pour cet article si bien documenté et imagé ! Les perles (j'en ai acheté beaucoup pour fabriquer des colliers ... mais de qualité "ordinaire"), j'en raffole et je me suis fait ramener un keshi de Tahiti. J'aime leurs reflets tout particulièrement et les préfère presque aux perles toutes rondes !
Je vais imprimer ton post pour avoir les classifications de qualité ... Encore MERCI et de gros bisous ma grande.
Bonne semaine
13 De kaskavelle -
Je suis passée revoir tes jolies perles et te faire une bise, j'espère que ta Bourgogne est sous le soleil!
14 De kaay -
Magnifique, superbe, tu me donnes envie de m'en offrir une pour mon anniversaire.
Un polynésien est venu il y a quelques années à Mayotte pour voir s'il pouvait mettre en place une ferme d'huitre perlière dans notre lagon
Il semblerait que toutes les conditions soient réunies pour faire la même chose qu'en Polynésie.
Reste plus à l'administration à faire son boulot, mais quelque chose me dit que ça risque d'être long, très long...!!
Le monsieur était un certain Robert Kelkechose, un ponte dans les perles noires de Tahiti, à ce qu'il parait.
Un hotel sur piloti est même prévu, mais quand...????
Grosse bise Marie-France, et bon week-end.
Pour nous, ce sera vote au référedum pour savoir si Mayotte passe département français dans quelques années, ou pas.
15 De marie-france -
Je me suis absentée et pendant ce temps vous avez été nombreux à me rendre visite. Merci, mauruuru à vous tous et toutes pour vos commentaires.
Trois questions m'ont été posées par Françoise, Thérèse et Catherine.
Oui Françoise, j'ai quelques perles de Tahiti, keshis et différents bijoux travaillés dans la nacre.
Thérèse, je repars à Tahiti au mois de septembre mais cette fois-ci pour des vacances.
Catherine, le beau temps, en Bourgogne ! ben ... deux jours seulement de soleil, c'est peu !!
Maintenant, il me faut reprendre le rythme des visites sur vos blogs, j'ai certainement de quoi lire et regarder !
Au fait, avez-vous bien mis votre réveil à l'heure ? Aujourd'hui dimanche 29 mars, nous sommes passés à l'horaire d'été !
Bonne soirée, à bientôt.
Marie-France
16 De Marithé -
Oui c'est sûr le sud c'est plus chaud que la Bourgogne
J'ai vu il y a un certain temps un reportage sur les huitres perlières et c'était aussi très intéressant
Bises et bonne soirée
17 De Francoise du Var -
Contente de te retrouver... tu voyages dis moi, c'est super et ça change les idées
bisous
Françoise
18 De j j Chever -
Bonjour Marie-France
Je passe enfin voir ton site et je découvre avec plaisir un superbe reportage sur l'huître perlière.
J'ai déjà vu sur Talassa un reportage sur cette huître , l'avantage avec toi c'est que l'on peut s'attarder sur les photos et voir un peu mieux ce qui se passe.
J'ai eu une galère énorme avec mon ordinateur ," HP " me l'a reprogrammé entièrement sans que je perde un seul fichier ,comme quoi il est parfois conseillé de retourner les formulaires d'erreurs.( j'ai profité de l'occasion pour passer à "I Explorer 8").
Je te souhaite une belle fin de semaine.
Bisous.
Jean Jacques.
19 De Sherry -
Ahrg Tahiti.. cela fait partie des destinations que je veux voir... je n'aurais pas trop le temps de visiter complètement ton blog aujourd'hui, je suis en plein préparatifs pour un départ demain en Irlande... Mais à mon retour, je reviendrais. Merci de ton passage chez moi. Porte toi bien
Sherry
20 De Dany -
Polynésie etla perle du pacifique...Bravo pour ce beau reportage on se croirait à la TV! Incroyable , je connais le travail qu'il faut!!!!
J'ai aussi de jolies perles de Tahiti que mes enfants m'ont offerts, de toute beauté, je les garde précieusement et en lisant ton article encore plus!
Nana. Dany
21 De jo tourtit -
Te voilà de retour depuis plusieurs jours et la reprise a du être dure ... lol !
Je me suis régalée à nouveau de ce bel article !
Bonne fin de semaine et gros bisous
22 De Frédérique -
Très beau reportage, sur ces belles perles locales. on ne s'en lasse pas de cette beauté !
23 De siratus -
Superbe reportage, Marie-France !
ici, juste à côté de Kembali, il est un resort 5 étoiles nommé "Pear farm"... Il y a 20 ans, un français-cultivateur de perles-de Tahiti avait essayé de les y faire grandir plus vite que la nature...Dans les eaux de mon île de Sama, beaucoup de ces huîtres poussent à l'état sauvage. Pour les autochtones, elles sont l'équivalent d'une bonne Belon ;) J'en photographie mais ne suis pas allée voir si elles portent des perles ;)
Qu'il est doux de porter des perles, n'est-ce pas ?
Gros bisous, fidèle matelot !
24 De Anouk -
Bonjour, bonsoir Marie France,
Un grand merci pour cette visite virtuelle d'une ferme perlière. Je suis allée quelque fois dans les Tuamotu mais je n'ai jamais pris le temps d'entrer voir ces fameuses récoltes. C'est tout un art, qui se pratique avec minutie et patience.
A bientôt
25 De jm de France -
reportage tres instructif et tres agreable a voir.
Cela fait rever le metropole que je suis.
Un jour peut-etre, je me le souhaite.
tres cordialement
26 De Joce -
Ca fait qu'il fait grand soleil ici aussi (lol). Bonnes vacances. BIZ. BKcine